Que les choses soient claires, Paris Frivole n’a aucune vocation politique, il s’évertue au contraire à divertir le lecteur avec des inspirations de toutes sortes. Mais aujourd’hui, difficile de ne pas sortir de ses gonds face à la polémique du Burkini. Il ne s’agit pas de jeter la pierre et de tenir un discours polémique, nous voulons avant tout mettre en lumière l’importance du bikini en France.
Je vais donc essayer, à travers ma plume, d’exposer mon point de vue, et pour cela un retour en arrière s’impose. L’histoire le prouve, le bikini est un héritage porteur d’un symbole fort pour la femme d’aujourd’hui.
Nous pouvons faire l’apologie de la civilisation romaine car dans l’antiquité, le soutien-gorge et la culotte existaient. Des mosaïques ont été retrouvées au sud de la Sicile et prouvent que les sociétés latines ont été en avance sur leur temps. En effet, les gymnastes portaient le bikini, preuve que le culte du corps associé au désir de confort sont des préoccupations fondamentales de nos racines latines.
Le père du bikini s’appelle Louis Réard, son invention date du 5 juillet 1946. C’est à la Piscine Molitor qu’il a été dévoilé pour la première fois, porté par Micheline Bernadini, une sublime danseuse du casino de Paris. Beaucoup se demandent pourquoi le bikini s’appelle ainsi, voici la réponse : Louis Réard savait qu’il allait lancer une “bombe” et révolutionner les mentalités, il a ainsi fait référence à l’atoll de Bikini aux îles Marshall, un essai nucléaire ayant eu lieu quelques jours avant.
La française qui a été l’ambassadrice du bikini par excellence, c’est Brigitte Bardot, au début des années 50. Le célèbre cliché dévoilant sa beauté, arborant un bikini à fleurs sur la plage du Carlon lors du 6e festival de Cannes est devenu iconique. C’est elle qui a démocratisé le port du bikini sur les belles plages de la French Riviera… BB a à ce moment là, a renvoyé une image rayonnante de la belle française, libre, émancipée et heureuse d’être une femme.
Dix ans plus tôt, dans les années 40 sur la Côte d’Azur, le maillot de bain deux pièces commençait à triompher timidement, à l’époque, la culotte se portait taille haute et bien couvrante pour ne point dévoiler nombril, hanches et fesses. Le maillot deux pièces est réapparu sur la Côte d’Azur il y a 70 ans !
En 1962, c’est la consécration du bikini avec l’actrice Ursula Andress et sa légendaire baignade en bikini beige dans le film James Bond 007 contre Dr. No. Le bikini devient alors international.
Lancé en 1946, censuré en 1949, remis au goût du jour en 1953 et consacré en 1962, le bikini a connu des début en demi-teinte mais il fait désormais parti de l’héritage français. Le bikini indique la place de la femme dans la société en tant qu’être libre de son corps.
Le bikini est féministe, libérateur, ceux qui pensent au cliché de la femme-objet se méprennent. C’est au contraire une valeur forte, témoignage de l’évolution des droits de la femme. En portant le deux pièces, la femme assume qui elle est tout en confirmant son autonomie, son indépendance, sa vie et son bonheur. Il permet aux femmes d’être libres de leurs mouvements, de nager sans carcan. Pourquoi un simple bain de mer en bikini deviendrait-il une provocation ultime ?
Se préserver du regard des hommes ? A quoi bon ? La Française est coquette et moderne. Le bikini fait partie des moeurs, les hommes y sont habitués et savent se tenir, question d’éducation. Les Français ne sont pas considérés comme des prédateurs, ils respectent les femmes. La femme n’est pas asservie, soumise à son mari, elle n’est pas un objet qu’il faut dissimuler.
Se baigner en ayant le corps intégralement couvert porte atteinte aux droits de la femme, c’est une pratique archaïque qui nous fait reculer 100 ans en arrière. Cela revient à nier le combat de nos arrières grand mères.
Oserions-nous, en voyage à l’étranger, aller nous balader en bikini sur les plages où les femmes sont en burkini ? Non, car nous respectons les valeurs de chaque pays. Car si le bikini gêne ceux qui nous jugent impudiques et indignes, le burkini s’attaque à un point sensible et émotionnel relatif à la place de la femme dans la société française.