J’ai plaisir à voir Paris se dépeupler l’été. Des couples se sont formés à la dernière minute pour des vacances idylliques à deux, des baroudeurs ont pris leur sac à dos, des familles sont parties à l’Ile-de-Ré, des âmes esseulées ont eu le courage de partir dans des clubs de vacances et des amis fêtards se sont retrouvés avec la ferme intention de vivre l’été dans l’excès.
Et bien moi, je suis seule à Paris, je peux m’asseoir confortablement dans le métro, je peux admirer les beaux touristes, j’abandonne les trottoirs pour marcher sur la route dans mon quartier, je ne fais plus la queue dans mon épicerie de quartier et le caissier ose enfin lever la tête pour me saluer… Ma vie pourrait ressembler à celle d’Amélie Poulain, je vois enfin ce que je n’avais pas le temps de voir : les bonheurs simples.
La Dolce Vita que l’on fantasme est un “mange prie aime” en moins Hollywoodien, un “La Piscine” où l’on passe des heures à dorer sa peau sous un soleil brûlant entre deux baignades… Vivre d’amour et d’eau fraîche est un conte des temps modernes auquel on aimerait croire. Une pointe de drame amoureux en toile de fond sublime l’aura du tableau. Pas de Dolce Vita sans passion amoureuse, sans nuits trépidantes, sans cette flamme qui habite nos entrailles. Serait-ce ma pièce manquante ?
Les icônes de cet art de vivre sont multiples au cinéma, une Monica Vitti sensuelle dans “l’Avventura”, une Sophia Loren totalement madone dans “The Gold of Naples”, une Anita Ekberg énigmatique dans “La Dolce Vita”, une Brigitte Bardot aguicheuse dans “Et Dieu créa la femme”… L’inspiration est lancinante. L’idée n’est pas de leur ressembler mais d’exalter en nous cette profonde vérité qu’est le désir de vivre avec fureur.
Un “summer time sadness” de Lana Del Rey pourrait s’ajouter en musique de fond, mais ce n’est guère ainsi que je souhaite vivre mon été. J’ai bien en tête des chansons d’Ornella Vanoni comme “l’appuntamento” et “sono triste”… Elles évoquent à merveille cette solitude suave à tendance mélancolique que je tente de décrire. Quelle langueur…
Je prends le temps d’observer cette douceur de vivre parisienne. Je m’assieds dans la rue, sur des marches ou sur des bancs et je regarde les scènes de rue. C’est un peu ce que je faisais quand j’étais en Toscane, à la différence que je peux rester des heures demeurant ainsi, personne ne viendra me parler. Je me promène dans des quartiers reculés et j’ai l’impression de vivre dans un village abandonné.
Je vis de manière anachronique, le rétro m’envahit, je rêve d’un Paris Guinguette… Alors je prends mon vélo et je me contente d’apprécier le vent dans mes cheveux, l’arrivée du dramatique orage qui va ruiner ma robe et de vivre l’instant présent.
Crédit photo Edouard Turpin : http://www.alternphoto.com
Shooting photo réalisé à Montmartre le 30/07/2016
Edouard, merci pour cette collaboration qui me tient à coeur.
3 commentaires
la légèreté de la mode, les bulles de champagne, les talons qui courent après le vent d’été, l’insouciance …
BRAVO
com dab,chere Sarah @+
tes belle photo dans rue Cortot ou j habite …bisous
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