J’aime par dessus tout l’image forte de la Parisienne libre, tout droit sortie d’une autre époque. J’adore être rétro et vivre en dehors des codes de la mode. Je ne rentre pourtant dans aucune case, je jongle avec les styles et les époques au gré de mes envies.
Aujourd’hui, on est à genoux devant la Parisienne nonchalante arborant une silhouette androgyne. Je la trouve magnifique mais ne désire pas lui ressembler.
Je ne cherche ni à faire une taille zéro ni à ressembler à Jane Birkin. Point de Body Shaming, juste l’affirmation de mon style et de ma morphologie. La mode n’a de sens que lorsqu’elle sublime la femme et la met en confiance, telle est ma vision des choses. A chaque femme son style !
Chaque personne a une image pré-établie de la Parisienne, la mienne est singulière, audacieuse, impertinente et n’entre à priori pas dans les critères de beauté actuels. Je l’imagine voluptueuse et fière de l’être. La Parisienne serait en somme, une bonne vivante qui ne rechigne ni devant une planche de fromages, ni devant un verre de vin rouge. Pour apprécier sa ville, elle se délecte de son art de vivre. Son obsession ? Le bonheur de l’instant. Sa quête ? La construction d’un avenir inspirant.
Outre sa forte personnalité et sa volonté exacerbée d’apprécier sa liberté, tout un univers d’images esquissent ses contours. La Parisienne cultive ses émotions avec ferveur. Elle passe du rire aux larmes et affirme sa propre vérité sans tenter de la masquer.
Elle admire le French Cancan, se prend de passion pour l’effeuillage burlesque, aime les petits bistrots qui ne paient pas de mine, adore se balader dans Paris en solitaire, lit des ouvrages mélancoliques, regarde avec avidité les grands classiques du cinéma et rêve autant de romantisme que d’érotisme.
Elle ne vit que pour créer et aimer passionnément. Sans cesse inspirée par le monde qui l’entoure, elle capte les vibrations autour d’elle et s’en sert comme moteur créatif pour avancer.
Rêveuse, idéaliste, certes mais héroïne de sa propre vie, sans le moindre doute !
La robe que je porte sur ces clichés est une création sur-mesure dessinée et cousue par Scarlet Ohara Wind. La créatrice a designé cette robe pour moi. Au départ, j’ignorais qu’elle serait aussi fendue…Cela a été la surprise lors de l’essayage.
J’avais peur qu’elle soit “too much” mais j’ai eu envie de jouer le jeux. Un peu comme un challenge : porter une robe outrageuse sans sombrer dans les méandres de la vulgarité.
Cette robe du soir, vamp à outrance aurait pu sortir tout droit du dressing de Jessica Rabbit, un vestiaire littéralement opposé au miens, moi qui préfère les robes plus sages.
A l’instar d’un costume de scène, je me suis créée un personnage le temps d’une séance avec l’intention de raconter une histoire. Cette fille à la robe fendue, assise seule en terrasse, à quoi pense-t-elle ? Comment parvient-elle à oublier le regard interloqué des passants ? Pourquoi se retrouve-t-elle dans une situation aussi indélicate avec autant d’aplomb ?
J’ai particulièrement aimé le mélange des 3 matières : le satin de la jupe, la dentelle du haut et le bustier vert confectionné dans un tissus fin et subtilement brillant. Si un jour je choisis de porter cette robe à nouveau, ce sera probablement à un défilé de la Paris Fashion Week. Théâtre des vanités et arènes remplies de lionnes, elle est aussi une enclave où toutes les audaces vestimentaires sont autorisées.
On sent le travail minutieux de la couturière, travaillant tantôt à la main avec du fil et une épingle, tantôt à la machine. Elle a un petit côté “home made” assez charmant !
C’est dans le quartier de Bir-Hakeim, là où les mariés se font prendre en photo à la chaîne que nous avons décidé de réaliser ces photos. C’était un beau samedi, frais, venteux mais malgré tout ensoleillé.
Ce pont iconique depuis le film “Inception” avec Leonardo DiCaprio est un spot incontournable car il offre une vue incroyable sur la Tour Eiffel. Ce paysage de carte postale est une aubaine pour les amoureux de Paris…
Le photographe, Jean-François Huart était enthousiaste à l’idée d’immortaliser cette robe digne de ses “Petites Parisiennes” en bas couture.
J’ai pris la pose avec en tête une inspiration cabaret. Mes pauses un brin chorégraphiques ne se prennent pas trop au sérieux. L’idée étant de mettre en valeur le vêtement en le mettant en lumière. Il ne faut pas se contenter de porter un vêtement, il faut le faire vivre, le faire se mouvoir !
Nous devrions toutes et tous faire confiance aux passionnés de couture. Ils ont l’art et la manière d’imaginer un vêtement pour vous et qui reflète finalement l’image qu’ils ont envie de se faire de vous… Cette projection n’est-elle pas une belle finalité en soi ?
En voilà une robe très frivole !
Crédit photo : Jean-François Huart (JFH.Photos) http://jf-h-photos.fr/
Remerciement à Jean-François Huart, un artiste talentueux qui aime photographier celles qu’il appelle « les petites Parisiennes ».
2 commentaires
Une belle série sur votre féminité et votre mode.
Avec des résilles elle aurait été too much, avec des bas coutures très hauts sur la cuisse, dévoilant le revers par hasard, cela aurait été si voluptueux !
Bises
Bonjour, voilà une très jolie manière de nous emmener sur le chemin de la frivolité. Merci de ce partage vestimentaire amitiés
Lea Delanuit
Les commentaires sont fermés.