C’est avec une joie incommensurable que Paris Frivole s’est rendu à la Villa Ephrussi de Rothschild… Ce bijou architectural de la Belle Epoque, période si chère à notre coeur, est un palais des merveilles où chaque parcelle est synonyme de raffinement. Situé entre Nice et Monaco, sur la partie la plus étroite de la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, la Villa Ephrussi de Rothschild émerveille les visiteurs avec ses collections d’art (comme ses porcelaines de Sèvres et de Vincennes, ses toiles du peintre Fragonard ou encore ses meubles Louis XVI), mais aussi avec ses somptueux jardins éclectiques qui se déploient sur 4 hectares verdoyants. Entre terre et mer, le panorama idyllique de la majestueuse demeure déploie ses charmes avec d’un côté la rade de Villefranche et de l’autre la baie de Beaulieu.
La divine façade couleur rose dragée se compose de quatre parties : une tour d’escaliée, une aile basse au portique très “Renaissance italienne”, un porche d’entrée d’inspiration gothique et un escalier intérieur… Vous rêvez de visiter la plus belle adresse de la Côte d’Azur ? Paris Frivole vous y invite à travers ses lignes…
Ce monument historique d’inspiration vénitienne et florentine a été construit sous l’impulsion de la très élégante Baronne Ephrussi de Rothschild en 1905. Pour construire son doux caprice, elle aura attendu cinq années de travaux titanesques et aura rêvé son palais avec sa folie des grandeurs légendaire.
La Villa comporte 9 jardins à thèmes, inspirés du monde entier. Souvent ordonnés et parfois sauvages, les différents espaces offrent une promenade sensorielle et onirique aux visiteurs, amoureux ou non de botanique. Ils parcourent avec délectation le jardin à la française, le jardin espagnol, le jardin florentin, le jardin lapidaire, le jardin japonais, le jardin exotique, la Roseraie ou encore le jardin provençal.
Paris Frivole ne cache pas sa préférence pour le jardin français (très coquet) et le jardin espagnol (exotico-chic)… Comment ne pas s’enthousiasmer à la vue du temple de l’amour. Sa position centrale, ornée de cascades et de bassins en font la pièce maîtresse du grand parc. La féérie est au rendez-vous avec les jeux d’eau et la musique classique diffusée dans cette allée principale… Nous nous sommes alors prêtés à une séance photo pour exprimer toute la poésie de cette découverte romantique…
Le jardin espagnol prend la forme d’un patio couvert, celui-ci est traversé par un canal et entouré de plantes méditerranéennes, tropicales et exotiques (papyrus d’Egypte, oiseaux du paradis ou encore des grenadiers). L’atmosphère y est presqu’orientale avec ses arcades couleur ocre.
A l’intérieur de la Villa, nos yeux éblouis par tant de beauté et de luxuriance brillent au firmament des lustres et des miroirs… Le Château de Versailles a de quoi rougir face à la vaste collection d’objets et de meubles d’art…. En une phrase, on peut définir le Rothschild en disant qu’il réunit le meilleur de chaque époque, avec un mix & match harmonieux.
On peut y contempler des porcelaines de Vincennes et de Sèvres, des terres cuites de Clodion, de Marin et des meilleurs sculpteurs de l’école française du XVIIIe siècle. Du côté du mobilier, un meuble a retenu notre attention dans le boudoir de la Baronne : le secrétaire, appelé aussi Bonheur-du-jour où celle-ci se plaisait à écrire des lettres à ses amies…. et peut-être quelques billets amoureux… Mais le secret est éternel. Celui-ci est signé Jean-Henri Riesener, l’un des plus grands ébénistes du XVIIIe siècle et aurait appartenu à notre reine frivole, l’inconique Marie-Antoinette. Il ne nous en fallait pas plus pour nous émouvoir…
La chambre est meublée quant à elle d’un lit vénitien recouvert de soierie de Chine et d’une commode signée Nicolas Petit. On ressent dans cet espace le souffle de la Baronne, son esprit romanesque et on tente de toucher du bout des doigts son sens inné de l’esthétisme… Le temps semble s’y être arrêté…
La salle de bains de Béatrice est en forme de rotonde, son dôme est couvert de lattes de châtaigner doré formant un treillage. Sur les murs, les boiseries peintes au XVIIIe siècle par Pierre Leriche, l’un des peintres de Marie-Antoinette, dissimulent de petits cabinets de toilettes abritant lavabo, coiffeuse et bidet.
Les espaces de réception étaient nombreux et tout aussi richement décorés…
Qui était Béatrice ? Dans cet antre magique où l’amour du beau confère au mur une aura exaltante, vivait-elle heureuse ? Oubliait-elle sa solitude à travers ses projets dispendieux ? Son existence était elle aussi douce que la demeure qui l’abritait ?
On peut aisément deviner la sensibilité de Béatrice Ephrussi de Rothschild à travers ses goûts mais hélas à ce jour, très peu de documents témoignant de sa vie palpitantes ne sont ouverts au grand public…
Une chose est certaine, il aura fallu beaucoup d’aplomb pour imposer à des centaines d’hommes son impressionnant chantier. Néanmoins, la belle savait (et pouvait) s’entourer des meilleurs…
Née en 1864 avec une petite cuillère en argent dans la bouche (ou plutôt en or massif), la vie n’a pas toujours été rose pour Béatrice. Fille du baron Alphonse de Rothschild, banquier et grand collectionneur d’art, elle épouse à l’âge de 19 ans Maurice Ephrussi, un banquier parisien de 15 ans son aîné. L’idylle n’est pas joyeuse, le mariage prend des accents de mélodrame. Malheureuse dans son couple, elle contracte une mystérieuse maladie qui la rendit stérile. On raconte que c’est son mari qui la lui transmit.
Insouciant, son époux s’endette et flambe l’argent qu’il n’a pas… La famille Rothschild demanda le divorce pour éviter que les frasques de Maurice ne déteigne sur leur flamboyant patrimoine. Après 21 ans de mariage, le divorce est prononcé. Libérée du poids des contraintes, la belle Béatrice se lance à coeur perdu dans sa passion pour la collection d’objet d’art.
A la mort de son père en 1905, la baronne hérite d’une fortune colossale et c’est sans doute pour combler le vide laissé par son père qu’elle bâtit sa villa. Le terrain, convoité par le roi des Belges Léopold II n’était alors qu’un rocher aride… Visionnaire, Béatrice signa en premier la vente. Elle y vécut quelques années, en variant les plaisirs avec Paris et Monaco.
Un an avant sa mort, Béatrice lègue sa villa et la totalité de ses collections à l’Académie des Beaux-Arts. Les 7 hectares de terrains et quelques 5 000 œuvres d’art leur sont ainsi donnés.
Ce haut lieu de la frivolité, du luxe et de la beauté nous a donné des frissons. Parcourir les jardins embaumés, suivre les pas de cette énigmatique baronne au goût très sûr et s’imprégner des murs nous a donné des frissons. Ce parcours d’une épatante richesse fut une symphonie d’émotions et de vibrations inoubliables… Un voyage à travers la Belle Epoque mais aussi, au coeur de la Renaissance italienne et du XVIIIe siècle à Versailles qui semble-t-il nous a transcendé…
La Villa est ouverte 365 jours par an de 10h à 18h sauf :
– En juillet et août de 10h à 19h.
– De novembre à janvier : du lundi au vendredi de 14h à 18h / les week-ends, jours fériés et vacances scolaires de 10h à 18h.
Dernière admission 1/2 heure avant la fermeture.
Villa Ephrussi de Rothschild
06230 Saint-Jean-Cap-Ferrat
http://www.villa-ephrussi.com/fr/home