Au rayon policier, les auteurs suédois, norvégiens et finlandais ont le vent en poupe ! Les amateurs de polars raffolent de cette vague de froid qui glace le sang, même lorsque la température se révèle caniculaire. Les auteurs du monde entier commencent à tourner le dos aux synopsis new-yorkais, londoniens et parisiens pour se pencher sur des scènes de crime aux accents polaires…
Diskø est le dernier ouvrage de Mo Malø publié aux éditions La Martinière. L’auteur choisit une fois de plus les terres inuits en toile de fond pour ce polar, dans la même lignée que son précédent succès Qaanaaq.
Au fil des pages, le lecteur se trouve piégé dans l’immensité inquiétante de l’Arctique, fragilisé par la pénombre et les températures négatives dépeintes avec vigueur dans ce récit d’atmosphère.
Pour entrer au contact de son lecteur, l’auteur n’hésite pas à jouer avec sa psychologie, souffler le chaud et le froid, allant du clair à l’obscur sans ménagement aucun. Digne d’un récit de voyage, Diskø se plait à exprimer les méandres d’un Groenland tant fantasmé et pourtant si méconnu.
L’ouvrage touche à l’absurde en empruntant les codes du documentaire : allier la description claire et nette d’un paysage tout en partant à la rencontre de sa civilisation (inuite).
Pourtant, on se rend compte que les comportements humains prêtent à confusion, comme si la rudesse du climat avait des effets sur leur passion meurtrière…
Voici le synopsis :
« Au Groenland, dans le poste de la police locale, les journées sont longues. L’inspecteur danois Qaanaaq Adriensen et son adjoint, l’Inuit Apputiku Kalakeq, tuent le temps en jouant à la roulette groenlandaise, une variante de la roulette russe. Jusqu’au jour où, sur la baie touristique de Diskø, un cadavre est retrouvé figé dans la glace d’un iceberg. Seuls son visage et le haut de son torse sont visibles. Une glissade dans une crevasse est si vite arrivée… Mais l’affaire se complique. La victime, un scientifique américain, n’est pas tombée : elle a été piégée vivante dans le bloc de glace. Qui aurait pu concevoir une haine assez puissante contre cet homme, ou ce qu’il représentait, pour vouloir lui infliger une fin aussi terrible ? Au milieu des icebergs à la dérive, Qaanaaq et son équipe tentent d’éclaircir les motifs de ce crime. Avant d’être rattrapés par un deuxième meurtre, celui d’une de leurs collègues. La nature du Groenland, dure et sauvage, n’a pas dit son dernier mot. ».
L’avis de Paris frivole : Diskø est un polar qui fait voyager. Le récit fascinant où la nature et les éléments se voient confronter à l’époque contemporaine est une invitation à la réflexion. On retrouve dans cet opus tous les atouts d’un roman policier nordique avec un attrait certain pour l’évasion. Les paysages enneigés se teintent de nuances pourpres. L’horreur prend ainsi place dans une atmosphère sombre et glaciale.