L’année du flamant rose – Anne de Kinkelin – éditions Charleston

par Paris Frivole

C’est l’histoire de trois jeunes femmes sensibles qui vivent de leur métier de créatrices avec passion. A fleur de peau, elles vivent dans le cocon rétro des très beaux passages parisiens. Ces trois personnages émouvants se sont liés d’amitié au fil des années et cultivent une rare bienveillance les unes pour les autres. Louise, Ethel et Caroline ne sont pas aussi heureuses qu’elles aimeraient le prétendre. Heurtées par la vie et à fleur de peau, elles se replient sur leurs savoir-faire ancestraux pour panser leurs blessures.

Louise est joaillère, jeune maman en cour de séparation avec son compagnon, elle est en perte de repère. Sa détresse l’empêche d’imaginer des bijoux dans son atelier. Un jour, elle tombe sous le charme d’un flamant rose empaillé et en fait la surprenante acquisition. Dès lors, une relation presqu’ésotérique  s’établit entre l’objet inanimé et la jolie parisienne. Elle l’aime et projette en lui ses rêves.

Ethel est corsetière, son atelier très frivole aux inspirations Belle Epoque attire les coquettes de la capitale. Dans son doux écrin, elle sculpte la silhouette de ces femmes en mal d’amour ou en quête d’érotisme. Mystérieuse, elle se cache derrière la légèreté des apparats qu’elle confectionne pour dissimuler ses tourments.

Caroline est relieuse, elle redonne la vie aux livres anciens. Rêveuse invétérée, amoureuse des belles lettres et des grands noms de la littérature, elle idéalise la vie qu’elle n’a pas.

Ces 3 Parisiennes vont faire le choix de se diriger vers la voie du bonheur en voyant la vie en rose, sans doute grâce au flamant rose….

L'année du flamant rose - éditions charleston - paris frivole

Paris Frivole a lu ce livre délicat, poétique et féminin avec délectation. Chaque page a fait son coeur palpiter… L’année du flamant rose, d’Anne de Kinkelin publié aux éditions Charleston est un bijou. Nous vous livrons dès à présent notre avis en vous donnant de bonnes raisons de le lire.

Un requiem pour le bonheur

On ressent une certaine mélancolie en chacune de ces femmes. Au début du roman, leurs désillusions semblent avoir pris le pas sur leur vie. Elles se rattachent pourtant aux belles choses, leur passion artistique et leur amitié bienfaisante. Et c’est cette même lueur d’espoir qui les conduisent au bonheur. Les lamentations n’ont pas leur place car elles savourent leur vie dans leurs douces rêveries. Ce roman porte des messages positifs qui réconforteront entre autres les Parisiennes célibataires.

Une apologie du made in France et de l’artisanat

Pour appuyer ce postulat, voici un passage qui nous a marqué : “On se voyait, se croisait beaucoup dans le passage. Des êtres aux métiers oubliés et ô combien précieux : plumassiers, brodeurs, horlogers. Ces petites mains invisibles au service du beau. De belles âmes dont les travaux faisaient rayonner un savoir-faire unique par-delà la galerie.”. L’artisanat est présenté avec beaucoup de respect et d’admiration. Dans une société qui prône la consommation, l’auteur met en lumière l’exception de ceux qui travaillent avec le coeur et les mains.

 Un Paris Frivole, poétique comme on l’aime

L’année du Flamant rose démontre l’esprit festif et solidaire des passages parisiens. Ce microcosme ressemble à un village de magiciens qui font revivre les métiers d’hier. Les événements de la vie quotidienne en deviennent anachroniques tant les protagonistes contemporains évoluent dans une atmosphère rétro-vintage. Le passage parisien décri dans le livre est d’une splendeur qui laisse sans voix, digne d’une carte postale un peu usée des années 50. Ce livre est un roman d’atmosphère empli de sons et d’images… Il ravira les esthètes.

Le thème de la solitude abordé avec justesse

Dans une grande ville comme Paris, il n’est pas rare de croiser de belles jeunes femmes esseulées qui ont pourtant tout pour être aimées. Cela pose une vraie réflexion sur la solitude des grandes capitales.

Une autre vision de la taxidermie

La taxidermie n’est franchement pas un phénomène à la mode. Jugé mortifère, cette pratique aurait tendance à épouvanter bon nombre d’entre nous. L’année du flamant rose nous dévoile une autre facette de cet art controversé : bien loin d’être un trophée célébré par la toute puissance humaine, il est une manière de rendre hommage à l’animal et de continuer de l’aimer après sa mort. Dans le livre, sa présence est métaphorique, surréaliste, vivante.

 

http://editionscharleston.fr/lannee-du-flamant-rose-lavis-des-lectrices-charleston/

 

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