J’ai plaisir à entendre les Américaines parler des Parisiennes, souvent elles disent vrai mais ne décèlent pas nos subtilités. So cliché ! Serions-nous iconiques à ce point ?
Elles nous imaginent partir au bureau un croissant à la main, en marchant la tête haute sur les routes pavées avec une démarche chaloupée et pensent que notre sport quotidien consiste à courir après le métro avec style.
J’adore cette idée, mais il faut penser à ce que cela implique : le talon qui reste coincé dans une grille d’égout, l’odeur nauséabonde du métro et la promiscuité avec la foule… Et on est bien loin de la foule que chantait Edith Piaf. Romance : zéro.
Quant aux croissants tous les matins, il faut tout de suite oublier ! Un stage gastronomique à Paris vous offrira le luxe de passer un séjour en centre de remise en forme pour obèses. C’est un supplice de passer devant toutes ces boulangeries et pâtisseries de la capitale, surtout à l’aube, quand l’odeur de la brioche se balade dans l’air… La Parisienne sait donc résister à la tentation, la plupart du temps…
Les étrangères nous fantasment un livre de Balzac dans une main et un verre de rouge dans l’autre à une terrasse de bistro et pensent qu’on est des intellos torturées dans l’âme alors qu’en fait, on est juste en train de faire “genre” pour subjuguer et attirer dans nos filets les charmants touristes.
Bien sûr, nous nous baladons avec une baguette de pain sous le bras et nous portons un béret… Chose que tonton Marcel n’ose plus faire depuis les années 50… Si vous croisez quelqu’un avec un béret, il y a fort à parier que cette personne soit… étrangère !
Il parait que les Parisiennes fument comme des pompiers et rient fort à gorge déployée. On serait des Serge Gainsbourg au féminin question cigarettes et des Dalida dans la voix. Hélas, on aimerait avoir le talent et l’irrévérence naturelle mais en réalité, quand on est en terrasse avec des amis, on se contente de rires aux éclats pour célébrer la vie et on s’accorde à rougir quand les blagues sont un peu trop potaches.
Sarah Paris Frivole, crédit photo Edouard Turpin (www.alternphoto.com)