Le Grand Véfour est une table bien française. Elle est tellement iconique et historique qu’elle apparaît même dans un épisode d’Emily in Paris… Bien plus qu’un cliché passionnément Parisien, c’est une institution !
Dans “A Kiss is Just a Kiss”, Sylvie (jouée par Philippine Leroy-Beaulieu) demande à Émilie (Lily Collins) de réserver une table au Grand Véfour pour elles et leurs clients. Il s’agit en quelque sorte d’une façon de la mettre en échec car il semble impossible d’y booker une table à la dernière minute…
En effet, Emily échoue et donne satisfaction à sa directrice tyrannique. Heureusement, la jeune Américaine a plus d’un tour dans son sac et réussit à réserver une table au restaurant de Gabriel “Les Deux Compères”.
Quoi qu’il en soit, dîner au Grand Véfour est une valeur sûre. Parisiens avisés et étrangers s’accordent à le penser.
Son emplacement chargé d’histoire, envoûté par les jardins du Palais Royal, lui confère un charme impérial d’une beauté ineffable. Quoi qu’il advienne, son décor d’antan a traversé les âges, préservant intacte sa majesté. Les boiseries ornées de guirlandes de style Louis XVI, les miroirs délicatement mouchetés, et les fresques murales créent une atmosphère singulière au sein du restaurant Le Grand Véfour, où chaque détail murmure l’élégance du passé.
Depuis 1784, ce haut lieu de la gastronomie française n’a de cesse de distiller son charme séculaire.
Victor Hugo, Lamartine, le duc d’Aumale, la Belle Otero (l’une des plus célèbres cocottes de la Belle Epoque), George Sand, Colette, Jean Cocteau, Sacha Guitry, Louis Aragon, Jean Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Marcel Pagnol, Juliette Gréco, André Malraux : l’énumération des personnalités ayant fréquenté les lieux pourrait bien être interminable.
Les gourmets les plus exigeants sont séduits, les esthètes et les amoureux d’histoire sont conquis par cet antre où l’art de vivre n’a jamais baissé les armes.
La terrasse du Grand Véfour demeure un must à la mi-saison pour profiter des derniers rayons de soleil et admirer les arbres prendre peu à peu leurs couleurs automnales. Située aux abords des jardins du Palais Royal, elle est sans équivoque la plus belle de Paris.
Sous l’égide du Chef Guy Martin, la cuisine du Grand Véfour est signée en majuscule. On peut même dire qu’elle ne manque pas d’altitude !
L’artiste et étoile de la gastronomie française signe une partition culinaire vibrante et pleine d’émotions. A l’instar d’une fresque, la lecture des mets mêle des images, des sons et des sensations qui ne manquent pas de grâce.
C’est à la table d’André Malraux que nous avons lancé les hostilités avec une coupe de champagne et un verre de vin rouge soigneusement choisi par nos hôtes.
Les Ravioles de foie gras de canard, crème foisonnée truffée quant à elles, ont de quoi faire chavirer les appétits les plus difficiles. Ces délicates bouchées fondent dans la bouche avec délice. La présence de la truffe transcende ce mariage onctueux et apporte du panache à ce plat de roi.
Le Pressé de bar au basilic, chou-fleur en semoule acidulée et en coulis est une déclinaison de saveurs et de textures aussi jubilatoires qu’harmonieuses.
Le Filet de bœuf poêlé, girolles au jus, ail rose et jeune blette de couleur est un plat signature incontournable. La pièce de viande est d’une tendreté incomparable. Les petits champignons viennent parfaire ce plat carnassier avec une touche forestière merveilleusement parfumée. Quant au jus, il est le point d’exclamation, l’exaltation sensorielle suprême du plat.
Le Filet de rascasse meunière, tomates Green Zébra, vinaigrette aux légumes croquants et olives noires mêle des influences méditerranéennes avec succès. Le poisson ainsi entouré, baigne dans un océan végétal qui lui va à ravir.
En dessert, impossible de ne pas jeter son dévolu sur le Mille-feuille aux gousses de vanilles et fruits rouges. La pâte feuilletée est aérienne, croustillante à souhait, le sorbet restitue à merveille la qualité des fruits. Quant à la crème pâtissière à la vanille, c’est tout bonnement un pousse-au-crime !
Enfin, l’Éclair à la vanille dissimule en son coeur, un praliné à la fois croustillant et fondant. C’est un best seller. Ne vous fiez pas à son apparence minimaliste, il est tout à fait original.
L’avis de Paris Frivole : pour un souper intimiste ou un déjeuner de haut vol, le Grand Véfour est toujours la meilleure des options. Sa terrasse est un joyau où l’on peut admirer l’écrin que forment les arbres des jardins du Palais Royal.
Depuis plus de 200 ans, des grands noms de la vie politique, artistique et littéraire ont peuplé ce lieu, le rendant à son tour iconique et historique.
Entre le bonheur de se trouver à une table de prestige, l’extase de goûter la cuisine du Chef Guy Martin et la légèreté de l’être que tout cela procure, le Grand Véfour se trouve tout en haut de l’échelle de la frivolité.
Pour aller plus loin : L’enseigne « Café de Chartres », qui figure sur la façade côté jardin, porte le nom de l’établissement qui a précédé Le Grand Véfour. Son nom fut choisi en l’honneur de duc de Chartres, fils aîné de Louis d’Orléans. Au Café de Chartres, deux propriétaires, Charrier puis Moynault, ont succédé à Fontaine avant l’arrivée de Jean Véfour qui fera la gloire de l’établissement, rebaptisé de son nom.
Jean Véfour est né le 5 mai 1784 à Saint-Just-en-Bast, petit village de la Loire. A l’âge de trente six ans, il achète en 1820 la maison où est installé le Café de Chartres, pour la somme de 900 000 francs. Posée sur trois arcades et dressée sur trois niveaux, elle a abrité les amours de Barras et de la Montansier, qui l’habita jusqu’à son quatre-vingt-dixième et dernier printemps.
Le Grand Véfour
17 rue de Beaujolais
75001 Paris
Téléphone : 01 42 96 56 27
Réservations en ligne : https://www.grand-vefour.com/reservation.html