Une américaine à Monaco – éditions Charleston

Tout le monde connait la beauté saisissante de Grace Kelly. Sa photogénie légendaire, ses talents d’actrice et son destin hors du commun l’ont érigée au rang d’icône éternelle. Beaucoup se sont arrêtés à la simple contemplation de ce portrait sur papier glacé que l’on croirait tout droit sorti d’un conte de Charles Perrault, pourtant derrière le visage d’ange, la silhouette sylphide et l’apparente froideur se cachait une âme fougueuse et chaleureuse.

Une américaine à Monaco de Sophie Adriansen publié aux éditions Charleston, gratte ce vernis étincelant pour démasquer le vrai visage du mythe. Oui, Grace Kelly portait un masque, celui de sa représentation de comédienne puis celui de princesse exemplaire et la lecture de cet ouvrage prouve de manière factuelle l’ineffable dualité qui l’habitait. Sophie Adriansen n’hésite pas, à l’aide de sa plume vive et fluide, à exposer la face cachée de Grace.

L’auteure retrace la vie de Grace Kelly avec précision en s’appuyant sur des faits marquants (et avérés) et en balayant d’un geste le politiquement correct et la censure. La Princesse au port de tête altier portait en elle bien des fêlures et l’expression le « feu sous la glace » semblait avoir été écrit pour elle.

Une américaine à Monaco - éditions Charleston

Paris Frivole vous expose les angles d’écriture qui nous ont passionnés :

Un « vilain petit canard » durant son enfance

Ce livre parle de son enfance, une élève appliquée mais introvertie avec des lacunes en mathématiques. Élevée dans une famille bourgeoise de Philadelphie qui a mis au premier plan le succès, la discipline, la santé et le sport, très vite, elle développa une singularité emprunte de délicatesse. On découvre une Grace Kelly en retrait, un peu considérée comme un « vilain petit canard » de part son attrait pour l’art et la rêverie.

Elle n’était autre que la nièce de l’illustre George Kelly – ce qui lui valu, il faut le reconnaître, quelques ouvertures dans le milieu du théâtre. Fort belle dès son plus jeune âge, quoiqu’un peu complexée par sa mâchoire carrée, elle comprit vite que son physique avantageux allait être un atout de taille pour mener à bien ses projets artistiques.

Ses débuts dans le théâtre et la comédie : un parcours du combattant

Il est illusoire de croire que Grace Kelly fut une actrice flamboyante dès ses débuts. Sa voix jugée nasillarde et mal placée ne la fit pas briller dès les premiers instants. Elle cultiva son talent initial par sa détermination et son travail. Son physique angélique et sa grande taille (1m70) la fit souvent passer pour une ingénue, si bien que les premier rôle qu’elle obtint ne lui permirent pas d’exprimer les autres facettes de sa personnalité. Il lui fallut du temps pour atteindre la consécration. En attendant, pour s’offrir son indépendance, c’est le mannequinat qui lui rendit service. 

Les amours frivoles de Grace Kelly

 

Mademoiselle Kelly, du haut de ses 20 ans fit tourner bien des têtes… Elle cachait son jeu à merveille. On raconte qu’elle perdit sa virginité avec le mari d’une amie à Philadelphie. Débarrassée de ce « fardeau », elle pu envisager de multiplier les amants. Don Richardson fut l’un d’entre eux. Il était son professeur d’art dramatique…
Ingénue à l’écran mais peu farouche dans la vie, elle cultiva une fougue amoureuse incroyable. Sidney Wood, champion de tennis dira d’elle qu’elle était sans cesse en représentation. En amoureuse du jeu qu’elle était, elle aimait semer le trouble. La liste des soupirants fut longue, Gary Cooper fut l’un d’eux. Mais la belle, perdit parfois à son jeu de séduction, en effet, énamourachée de Clark Gable, elle eut la mauvaise surprise de se voir relayé au rang de femme de substitution après Ava Gardner… Femme ingénue versue Femme fatale, les deux actrices, amies dans la vie s’offrirent une escapade romaine très frivole durant laquelle Grace s’offrit un bel italien du nom d’Antonio dans un bordel. Mais où est donc le politiquement correct ? Elle faillit perdre la grace de son public en devenant une briseuse de ménage… En effet, sa liaison avec Ray Milland, de 24 ans son aîné s’installa sur la place publique allant jusqu’à l’oreille de la femme de celui-ci… Grace Kelly sauva sa peau à travers une communication publique repentie. Sa dualité fascina Hitchcock et fit d’elle une actrice oscarisée. Belle, grande, distinguée dans sa vie publique, exubérante et libre dans l’intimité…
 
Au revoir Hollywood, bonjour Monaco : Place à la mélancolie

 

Son rôle de princesse fut un apprentissage permanent, et l’auteur décrit aisément la manière dont Grace Kelly a sacrifié sa liberté sur l’autel de la cathédrale de Monaco. Elle avait la prison dorée d’Hollywood pour une prison protocolaire d’un autre genre. Ce rêve de petite fille réalisé ne fut guère digne d’un conte de fées. Le Prince Rainier et elle ne cultivaient aucune passion commune. Elle aimait la poésie, le jardinage, la littérature classique, le théâtre et l’Opéra… Lui préférait la chasse, la collection de voitures, le foot, les westerns et la plongée. Leur mariage fut la confrontation d’un sanguin macho et d’une rêveuse enjouée mais très vite Grace devint mélancolique.
Elle avait abandonné la domination éphémère des réalisateurs pour celle sans fin de son mari. Jamais seule sans dame de compagnie, son adaptation ne fut pas si simple. D’un caractère jaloux, le prince Rainier refusait que l’on projetât les films dans lesquelles Grace avait joué. Elle avait fait tourner la tête de tant d’amants et pourtant, le sérénissime époux la trompait déjà quelques mois avant la naissance de Caroline. Leurs photos de famille idéale était un miroir aux alouettes. Ses enfants furent la lumière de sa vie et elle s’évertua à leur donner une éducation normale et équilibrée.

 

Le dernier virage de sa vie

 

Ironie du sort, à l’âge de 52 ans, sa Rover imma­tri­cu­lée 6359 MC quitte la route sur la D 37 qui mène à la prin­ci­pauté. Grace de Monaco meurt à quelques pas de là où elle a tourné l’une des scènes mythique du film «La main au collet». Sa fille Stéphanie présente dans la voiture a a jamais été traumatisée par le drame. Accusée à tort d’avoir été responsable de la mort de sa mère, elle fut prise dans un véritable ouragan. La mort de Grace de Monaco laissa Rainier veuf à jamais…

 

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