Une petite ville en Caroline du Sud, bordée de marais malodorants et balayée par un vent marin : voilà la destination où Gray King se rend avec son mari. Habitée par un certain mal-être, Gray noie son chagrin dans l’alcool. Rendre visite à sa mère à Piper Point et retrouver sa sinistre maison ne l’enchantent guère. Son esprit brouillé et embué par quelques mignonettes englouties en cachette plonge le lecteur dans ses pensées les plus noires. A la veille de Noël, elle y retrouve aussi sa sœur fraîchement divorcée, avec ses deux enfants.
Sitôt arrivée chez sa mère, elle commence à sombrer dans un état dépressif. Son naufrage n’est guère sauvé par ses proches qui semblent la mépriser. En effet, ses problèmes d’alcool commencent à peser sur la famille.
Comme chaque année, Gray doit subir les quatre volontés de sa mère, très influente à Piper Point. Elle se rend donc à la messe de Noël. Ce supplice se voit achevé par le rassemblement de la famille dans un pub. Hors d’elle-même, Gray s’enivre pour oublier sa souffrance : un mari qui la délaisse (très occupé à converser avec une autre sur son Smartphone) et une mère accablante et peu aimante.
Le lendemain, elle se réveille seule… Son mari, Paul a disparu… De vagues souvenirs la font se remémorer une violente dispute la veille. Elle imagine alors que ce dernier a pris ses distances en s’absentant. Quelques jours plus tard, Annie, une femme venue de nulle part entre en contact avec elle. Celle-ci semble tout savoir sur elle et sa famille… Mais qui est-elle ? La maîtresse de son mari ?
Toujours sous l’emprise de l’alcool, Gray revit des flashbacks violents du passé. Scènes cauchemardesques, secrets inavouables, mystères insoutenables : le lecteur est embarqué dans ses délires sans savoir qui a commis l’irréparable. Annie est-elle fiable ? Connait-elle aussi bien qu’elle le prétend sa famille ? Qu’est-il arrivé à Paul le soir de Noël ?
L’avis de Paris frivole : « Une certaine Annie » est un roman d’atmosphère qui se plait à dépeindre un paysage nébuleux. La plume poétique de l’auteur P.J. Vernon plante un décor plus vrai que nature. Le lecteur, enfermé dans l’esprit de Gray, la protagoniste, se voit alors prisonnier lui-même de pensées troubles.
Ce thriller psychologique fascinant enferme ce dernier dans un cauchemar sans crier gare. Au fil des pages, le suspense est insoutenable… Jusqu’à la délivrance : la dernière page ! Les éditions La Martinière nous livre une fois de plus, un polar jubilatoire !