L’antre des rois, théâtre majeur de l’histoire de France a tenu entre ses murs une pléiade de drames, de jalons remarquables et d’instants impériaux. Ces anecdotes et ces grands actes ont conféré aux murs de Versailles, un prestige magnétique qui attire encore, plusieurs siècles plus tard, des foules d’admirateurs. Y aurait-il eu tant de tribulations historiques, si l’architecture de Versailles avait été différente ?
Paris Frivole a puisé son inspiration en se référant à l’image de la reine Marie Antoinette, souvent décrite comme la ” reine frivole”. Affublée d’un loup pour aller danser aux bals de l’Opéra à Paris, elle fut une icone de mode avant l’heure. Elle marqua l’histoire du château, et le château marqua également sa propre histoire. Dans ce cadre grandiose, construit bien avant qu’elle ne vienne au monde, les plus grands architectes ont œuvré pour relever le défis d’une construction ambitieuse, voire titanesque.
Dans le cadre de la première biennale d’architecture et de paysage de la région Ile-de-France , le château de Versailles, présentera du 4 mai au 4 août 2019 dans la Galerie de pierre haute, un rassemblement inédit de projets d’architecture élaborés entre les XVIIe et XIXe siècles pour le Château et ses Jardins. L’exposition “Versailles. Architectures rêvées 1660 – 1815” offre la possibilité au grand public de découvrir un Versailles à l’état d’esquisse, à l’époque où celui-ci aurait pu être différent.
Cette merveilleuse exposition s’appuie également sur la numérisation des plans du Château réalisée dans le cadre du projet Verspera, piloté par le Centre de recherche du château de Versailles, en collaboration avec les Archives Nationales, la Bibliothèque Nationale de France et le laboratoire ETIS, sous l’égide de la Fondation des Sciences du Patrimoine.
De l’installation de Louis XIV à Versailles à la transformation définitive du palais en musée par Louis-Philippe en 1837, la demeure royale fut un « chantier permanent ». D’innombrables projets, plus ou moins ambitieux ou novateurs, naissent à la demande du roi et de l’administration des Bâtiments du roi ou dans l’imagination des architectes afin d’adapter le château aux nouveaux usages, d’y simplifier la vie quotidienne, de l’habiller selon les modes esthétiques des époques successives, d’accentuer sa monumentalité ou de lui donner plus de cohérence architecturale. Colbert, surintendant des Bâtiments du Roi, en 1669, ou le comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments, Arts, Jardins et Manufactures de France, en 1780, lancent de véritables appels à idées auprès d’architectes. Les architectes du roi, en particulier Ange-Jacques Gabriel, proposent sans relâche des plans d’agrandissement spectaculaires. Pourtant, le goût des monarques, les circonstances politiques ou la situation des finances du royaume ne permirent à aucun de ces projets de transformation grandiose de voir le jour.
Bénéficiant de nombreux prêts français et étrangers, l’exposition rassemblera une centaine de dessins, plans et élévations d’architecture, projets généraux, aménagements ponctuels ou utopies pour une reconstruction globale de la façade côté ville, mais aussi pour la chapelle, les salles de spectacle et l’architecture des jardins.
Commissaire : Élisabeth Maisonnier, conservateur au château de Versailles et Responsable du Cabinet des arts graphiques .
Visite guidée de l’exposition (sur réservation) à 10h30 les 6, 13, 19, 26 et 29 juin, le 20 juillet. A 14h15 le 4 juillet.
Informations et réservations au 01 30 83 78 00 et sur le site du Château de Versailles.