Le Prix Littéraire Gisèle Halimi a récompensé Abnousse Shalmani

par Paris Frivole

Le Prix Littéraire Gisèle Halimi récompense chaque année, l’autrice ou l’auteur d’une œuvre de fiction publiée en langue française, parue entre le 1 janvier 2024 et le 1er octobre 2024. L’ouvrage choisi a pour vocation d’évoquer le combat des femmes pour leur liberté.

Voici la liste des membres qui ont composé ce jury :

Samia MAKTOUF, Présidente du Jury, Avocate aux Barreaux de Paris et de Tunisie
Ariane ASCARIDE, Actrice, comédienne
Dominique ATTIAS, Ancienne Vice-bâtonnière de l’Ordre des Avocats de Paris
Razika ADNANI, Écrivaine, philosophe
Christian CHARRIÈRE-BOURNAZEL, Avocat, Ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats
de Paris
Elie CHOURAQUI, Cinéaste
Annick COJEAN, Journaliste, écrivaine
Julie COUTURIER, Présidente du Conseil national des Barreaux
Nadia HAI, Ancienne Députée, ancienne Ministre
Bariza KHIARI, Ancienne Vice-présidente du Sénat
Margot GALLIMARD, Directrice de la collection littéraire « L’Imaginaire »
Jeanne GRANGE, Directrice littéraire des éditions Calmann-Lévy
Aurélie JULIA, Directrice de la rédaction de La Revue des Deux Mondes
Jean-Yves LE BORGNE, Ancien Vice-bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Paris
Nadia MAROUANI, Conseillère dans les industries créatives
Estelle MEYER, Comédienne, autrice et chanteuse
Christophe RIOUX, Universitaire, journaliste à Lire/Magazine Littéraire, écrivain
Cécile TLILI, Écrivaine

La cérémonie de remise des prix a eu lieu ce jeudi 18 novembre, à à l’Hôtel de Lassay et a décerné le prix à : 

Abnousse SHALMANI pour son roman J’ai péché, péché dans le plaisir publié chez GRASSET

Quelques mots sur ce puissant ouvrage :
Téhéran, 1955. A la suite d’une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n’a que vingt ans, est accroché par celui d’un jeune homme. Elle s’apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu’il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier.

A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l’arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s’amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les mœurs de son pays. Tout le monde s’épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu’être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l’émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l’histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au cœur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d’amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et NathalieClifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son œuvre d’une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus
grande poétesse de l’Iran contemporain.

Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s’en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient.


A propos de l’autrice :
Née à Téhéran en 1977, Abnousse Shalmani s’exile avec sa famille à Paris en 1985, à la suite de la révolution islamique. Après un début de carrière dans le journalisme et le cinéma, elle revient à sa passion pour la littérature et signe plusieurs livres remarqués chez Grasset : Khomeiny, Sade et moi (2014), Les exilés meurent aussi d’amour (2018, Livre de poche 2020), et Eloge du Métèque (2020, Livre de poche 2021). Elle tient une chronique régulière dans L’Express et dans l’émission « Partis pris » sur la chaîne LCI.

Et bien sûr, merci Gisèle Halimi

Gisèle Halimi nous a quittés il y a 4 ans, mais son combat, inébranlable et profondément humain, continue de résonner dans l’histoire et dans nos cœurs. Avocate, militante, et femme de courage, elle a su briser des chaînes et ouvrir des voies pour les générations de femmes qui la suivent. À une époque où la voix des femmes était trop souvent ignorée, elle a été l’une des premières à la faire entendre, imposant, par son audace, le respect des droits fondamentaux des femmes.

Son engagement pour la légalisation de l’avortement, sa lutte contre les violences faites aux femmes, et sa défense des plus vulnérables ont marqué l’histoire de la justice et de l’égalité. Gisèle Halimi n’a jamais hésité à se battre, à défier les conventions et à porter des causes difficiles avec une énergie et une conviction qui inspirent encore aujourd’hui. Son travail a permis d’ouvrir des espaces de liberté et d’émancipation, et son nom restera gravé dans le panthéon de celles et ceux qui ont œuvré pour un monde plus juste.

Gisèle Halimi n’a pas seulement changé des lois, elle a changé des vies. Et si elle n’est plus parmi nous, son héritage demeure intact, incarné dans chaque lutte pour les droits des femmes, dans chaque avancée vers l’égalité. Son combat continue de nous éclairer, nous incitant à poursuivre le chemin qu’elle a tracé.

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