Paris Frivole a rencontré celle qui chausse les parisiennes les plus chics de la capitale. Point de noms de griffe vulgaire et surfait, Ernest est la marque des connaisseuses, celles qui savent reconnaître les escarpins de qualité. Isabelle Bordji, la directrice de la marque a répondu à nos questions. Interview glamour à souhait, fétichistes, Carrie Bradshaw en herbe, créatures et femmes de goût, vous n’avez qu’à bien vous tenir !
Bonjour Isabelle Bordji, vous êtes la directrice artistique de la Maison Ernest, pourriez-vous nous dire comment vous en êtes arrivée là ?
J’ai repris la Maison Ernest il y a un an et demi. Cela a été une grande opportunité de reprendre le flambeau et de redorer le blason de la marque. Mon attrait pour les beaux escarpins s’est vérifié tout au long de mon parcours, j’ai créé il y a quelques années ma propre marque d’escarpins Isabelle Bordji, j’ai été styliste et également directrice artistique pour la marque de bas couture Cervin. L’univers du talon haut est très vaste et riche, j’aimerais l’exploiter à 100%.
De quelle façon souhaitez-vous orienter les créations Ernest ?
Je suis intéressée par le potentiel jamais exploité de l’enseigne. Je désire révéler l’identité de la marque au grand public.
Je ne souhaite pas rompre avec les codes de la marque, je l’adapte simplement aux femmes d’aujourd’hui.
Les modèles « Elysée », « Hillary », « Isabelle » ont des noms très rétro et les collections sont intemporelles, comment vous adaptez-vous aux besoins des femmes ?
Ces noms de modèles sont anciens, je les remets au goût du jour. Il faut être attentif aux besoins des femmes qui veulent porter des chaussures à la fois confortables et glamour. Aujourd’hui il est difficile de trouver des escarpins dans lesquels on se sente vraiment bien.
Quelles sont les spécificités des escarpins Ernest ?
Notre spécialité est le talon fin mais nous proposons aussi des talons plus épais. Nos escarpins sont à bouts ronds ou pointus. Le cuir vient de France et d’Italie. Chaque modèle s’adapte aux femmes en fonction de leur morphologie et de leur style.
Associez-vous les talons hauts au fétichisme ? Quels symboles vous évoquent-ils ?
Oui, il y a beaucoup de fétichisme autour des escarpins et des talons hauts. Pour moi, il s’agit davantage d’une affirmation de la féminité. Le talon est un univers d’interdit, à l’époque il était destiné aux rois et aux aristocrates, il était caché sous de longues robes… Avec des talons, la femme feint la fragilité mais en réalité elle se sent plus forte ! C’est un atout guerrier, une arme de séduction !
Associez-vous Ernest à l’esprit cabaret, rétro et burlesque ?
En partie oui mais ce serait vraiment réducteur, je l’associe aux femmes de tous les milieux.
L’enseigne est bien implantée à Pigalle, un quartier sexy et populaire, considérez-vous cela comme une originalité du quartier ?
Au tout départ, Pigalle était un quartier de chausseurs et de cabarets donc Ernest y trouvait bien sa place ! Dans les années 70 et 80 il y avait peu de concurrence pour le talon haut, ce fut la grande période Ernest avec l’inspiration Helmut Newton notamment ! Dans les années 90, le talon haut s’était démocratisé.
Vous allez lancer une boutique éphémère à Cannes du 28 avril au 31 août, pourriez-vous nous en dire davantage ?
Alors l’année dernière Ernest était présent au Festival de Cannes et avait lancé un événement qui avait généré du buzz : des boys en smocking et talons rouges qui distribuaient le journal Ernest ! Alors cette année, Ernest sera présent de manière plus commerciale et présentera ses incontournables : sandales, mules et escarpins. Ernest a eu beaucoup de presse, à l’occasion de la journée de la femme, 8 personnalités masculines dont Julien Doré ont accepté de poser avec des escarpins Ernest ! Cela a largement été relayé dans les médias !
Vous avez le projet d’ouvrir une boutique Ernest dans les beaux quartiers, où en est le projet ?
Oui, je désire apporter un peu du glamour de Pigalle dans les quartiers chics ! Je visite des boutiques mais je n’ai pas encore trouvé chaussure à mon pied !
Vous avez créé des ateliers dédiés aux femmes, de quoi s’agit-il précisément ?
J’organise autour d’une coupe de champagne des ateliers pour les clientes, on y parle de chaussures : comment les choisir et analyser sa morphologie pour trouver le modèle adéquat, comment soigner ses pieds, quelles postures adopter… Une ancienne danseuse du Crazy Horse intervient et les clientes posent des questions.
La semelle rouge a fait scandale lors du procès Louboutin Vs Yves Saint Laurent, avez-vous été épargné ?
La semelle rouge est très connotée Louboutin alors dans tous les cas nous l’aurions arrêté. Nous l’avons gardé à l’intérieur uniquement !
Comment fantasmez-vous la parisienne par excellence ?
La parisienne est résolument le fantasme des étrangers ! Pour ma part je la rêve pimpante et fraîche avec de beaux escarpins, un style à la fois minimaliste et sophistiqué. Je l’imagine sûre d’elle et libre ! Les parisiennes se laissent un peu aller et je crois que c’est un manque d’éducation dans la mesure où la coquetterie s’apprend ! Il faut apprendre à se maquiller, à s’habiller et surtout à s’aimer !
Quels conseils de style pourriez-vous donner aux parisiennes ?
Ne suivez pas les tendances à tout prix, portez ce qui vous met en valeur. Prenez soin de votre peau, dormez bien mais faîtes la fête quand même !
Quelles sont les tendances printemps/été 2014 que vous avez retenu ?
Je parlerais de douceur, de coloris « nuage », blanc, beige, rosé… Certains modèles Ernest sont piles dans la tendance !
Quels sont vos quartiers préférés à Paris ?
J’ai un coup de cœur pour Montmartre, le vieux Paris, le côté artiste, je trouve qu’un vent de liberté souffle sur ce quartier !
Quelle philosophie souhaitez-vous prôner au travers d’Ernest et dans votre vie de femme ?
Il faut être en accord avec soi-même et ne pas juger les autres !
Pour vous, qu’est-ce que la frivolité ?
C’est un terme très subjectif ! Je trouve que porter des talons haut c’est assumer sa féminité, s’affirmer et ce n’est pas frivole !
Nous avons besoin de frivolité, il ne faut pas être trop sérieux. Pour moi, être frivole c’est vivre l’instant présent et le prendre tel qu’il est.
Un mot pour les lecteurs de Paris Frivole ?
Mettez des talons si vous en avez envie, quel que soient votre âge, votre sexe, votre vie ! On a qu’une vie alors soyez en harmonie avec vous-même, menez la vie que vous voulez !
Merci Isabelle !
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