Lalique célèbre les 125 ans de la naissance de René Magritte (1898-1967). Pour l’occasion la maison a décliné les oeuvres poétiques, frivoles et énigmatiques de Magritte en sculptures de cristal.
L’illustre artiste a marqué le XXe siècle en portant hautes les couleurs du surréalisme qui selon lui, «revendique pour la vie éveillée une liberté semblable à celle que nous avons en rêvant».
Une pipe, une pomme et un chapeau melon : tels sont les symboles iconiques de Magritte que Lalique a souhaité mettre en lumière avec des sculptures en cristal.
Au total, 6 pièces composent cette étonnante collection.
Comment ne pas s’arrêter sur le choc visuel que provoque les pommes masquées ?
Magritte a peint des pommes masquées dans une douzaine de tableaux au moins. C’est un sujet qu’il affectionnait et qu’on lui demandait souvent de représenter. La première version d’une pomme masquée fut réalisée pour la couverture du magazine View en 1946. Par la suite, les pommes se trouvent parfois seules, parfois en binôme, parfois sous un ciel de jour – elles sont alors titrées La Valse hésitation -, parfois sous un ciel de nuit et sont, dans ce cas, intitulées Le Prêtre marié.
La douceur des pommes du Prêtre marié est rehaussée par les détails brillants du masque; l’effet satiné offre un beau relief au chapeau du Bouchon d’épouvante.
La girafe qui « apparaît dans un grand verre de cristal » est une subtile association de parties transparentes et de parties satinées. Elle est inspirée de la gauche éponyme Le Bain de cristal.
La première version de cette image avait été imaginée par Magritte pour illustrer un recueil de poèmes de Paul Éluard : Les Nécessités de la vie et les conséquences des rêves, précédés d’Exemples, en 1946.
Il en fit une seconde version la même année, dans un style emprunté au mouvement impressionniste et, plus particulièrement, au peintre Renoir.
Dans sa version en cristal, la fameuse pipe de La Trahison des images, objet rétro devient un objet de fascination. Les formes épurées transcendent le cristal. La transparence du cristal rend aujourd’hui hommage aux formes épurées de Magritte tout en levant le voile sur une forme d’opacité.
La note de Paris Frivole : les deux René, Lalique et Magritte étaient faits pour se rencontrer ! Il faut dire Magritte n’a eu de cesse de se référer au cristal dans ses oeuvres. Onirisme, transparence, humour décalé, mystère : les deux artistes ont marqué chacun à leur manière l’univers des arts décoratifs.