Direction la Bretagne, ses plages sauvages, sa pluie parfois violente et ses mystères inexpliqués. L’intrigue se passe du côté de la baie des Trépassés, non loin de la pointe du Raz. Une jeune femme y a été retrouvée morte après un long séjour dans les eaux glaciales… Elle est nue, ses yeux sont bandés avec sa propre culotte. Sur elle, des traces de strangulations à la main et à l’aide d’un cordon, qui semblerait provenir d’une guitare ou d’un instrument de musique…
Le commandant Malville arrive sur les lieux, l’esprit inquiété par sa récente rupture avec Julie dont il est encore fou amoureux. Elle l’a quitté, aussitôt, il a demandé sa mutation à Quimper pour pouvoir tourner la page plus aisément. il a besoin de se lancer à cœur perdu dans un nouveau projet… Cette enquête tombe à point nommé.
Aude, une jeune stagiaire non dénuée de charme se joint à lui dans l’enquête. Tous deux forment un binôme de choc. Leur complémentarité crée très vite une complicité emplie d’humour.
Très vite, leur attention se dirige vers le mari de Louise, la défunte, qui s’avère être une institutrice de 31 ans, mère d’un enfant de 5 ans. Son conjoint fait partie d’un groupe de rock breton « Vielles Folles » et semble mener une vie rock & roll avec ses confrères. Sur fond de drogues, d’alcool et de dépravation, les dialogues s’enchaînent…
Ils s’intéressent ensuite à des trafiquants de vidéo porno, tout aussi suspects dans l’affaire. A court d’arguments pour inculper ces personnages troubles, Malville et Aude jettent alors un regard du côté des pêcheurs, qui tels des durs à cuire, ne craignent ni la tempête, ni les drames…
Ce crime est-il lié à une vengeance amoureuse ? Une folie meurtrière sous l’emprise de substances illicites ? Un chantage qui tourne mal ? Une pulsion irrationnelle ?
L’avis de Paris Frivole : La Baie des trépassés, écrit par Jacques Mazeau et publié aux éditions Archipel ne manque pas de mordant !
L’atmosphère Made in Breizh nous embarque dans des abimes pluvieux et inquiétants. Complices des deux protagonistes, nous nous laissons emporter dans le flot continuel de rebondissements qui complexifient l’affaire.
L’auteur délivre un récit épatant, mêlant un style direct avec l’utilisation du présent, et l’emploi d’un jargon recherché. Nous aimons la multitude d’expressions françaises bien choisies, au même titre que la présence de dialogues parfois familiers. Sa plume s’engage sur deux rythmes différents, et oscille entre le clair et l’obscur pour nous maintenir en haleine.
Ce polar français n’a rien à envier aux thrillers venus de Suède ou de Norvège et a de quoi se mesurer aux meilleurs romans policiers américains.